Ivola POUNEMBETTI - Cie La Kanopé II

Ivola POUNEMBETTI
Direction artistique, auteur, metteure en scène et interprétation

Ivola Pounembetti est née à Poissy dans les Yvelines d'une mère sarthoise et d'un père centrafricain. Elle vit les 18 premières années de sa vie en Afrique centrale, d'abord en République centrafricaine pendant 3 ans, puis au Congo Brazzaville pendant 15 ans.
Elle rentre en France faire des études de Lettres Modernes et commencer sa formation de comédienne au conservatoire de Haute Bretagne à Rennes. Après sa licence, elle va à Paris poursuivre sa formation artistique à l'École du Théâtre national de Chaillot.
Après 10 ans de spectacles dans différentes compagnies parisiennes, elle décide de venir s’installer à La Rochelle en 2006 où elle prend rapidement sa place dans le spectacle vivant local.
En 2009, elle reprend la direction artistique du Théâtre de la Kanopé II, dont elle fait un pôle de formation au théâtre, contenant 5 ateliers et une masterclass. Elle y accueille aussi des spectacles, de la Compagnie éponyme ou de tropes extérieures, des artistes en résidence et aussi des expositions.
Elle est aussi metteure en scène de plusieurs spectacles d'artistes rochelais.
Enfin, elle est avant tout une comédienne, entre autres dans le seule-en-scène « Batouala », adapté du roman de René Maran par Raphaël Le Mauve et présenté pour la 1ère fois au Muséum d'histoire naturelle de la Rochelle ; puis, elle joue Eulalie dans le « Talisman de la Girafe ».
En 2019, elle s'attaque au projet de sa vie : jouer sur scène sa vision de Joséphine Baker, un projet qu'elle porte en elle depuis plus de 20 ans.

La vie à l’envers de Joséphine Baker, seule en scène de et avec Ivola Pounembetti

Le but ce n’est pas de faire une biographie, dans cette pièce, on découvre les facettes cachées de Joséphine Baker. Ivola Pounembetti s'est associée à l’écrivain Olivier Lebleu pour écrire le texte. Dans un souci d’objectivité, les regards avisés de l’auteur et de la co-metteuse en scène Karine Mauran ont été essentiels pour offrir à la pièce son réalisme.

Mieux connaître Joséphine Baker

Ce projet est d’abord une commande. Celle d’Ivola Pounembetti, actrice et metteure en scène, métisse d’origine africaine, qui considère ce spectacle comme un rendez-vous, autant personnel que public, avec le « monstre sacré » qu’était Joséphine Baker.
Miss Baker avait quasiment tous les dons artistiques ! Encore aujourd'hui, à travers les images d’archives, on est fasciné par sa gestuelle. Il n’y eut pas deux personnes au monde qui bougeait comme elle. Personne n’a atteint ce degré de sensualité, de burlesque, d’énergie.
À l’époque, elle eut une influence évidente sur la libération de la femme.
Malgré et à cause de sa couleur de peau, elle devint la première grande star noire de l'Histoire, et tout simplement l’une des premières femmes à atteindre un tel niveau de notoriété, portant haut, fort et loin l’affirmation de sa différence et transformant celle-ci en instrument de sa réussite.
Menacée par la banqueroute, elle trouve la force de remonter sur scène à 69 ans et meurt à l’aube d’une résurrection artistique. Rejetée, exilée, victime de sexisme et de racisme, de préjugés et de malveillances, elle reste à jamais un modèle d’intégration dans un monde où elle exigea la première place. Et, à force de talent et d’obstination, l’obtint.
En traquant le personnage à travers ses prestations, interviews, biographies, j’ai découvert son charisme, son courage, ses engagements politiques. Mais aussi ses contradictions. Celle qui nourrit des rêves de midinette exerça une forme de tyrannie sur son entourage.
Esprit libre et corps sans entrave, artiste sans frontière et femme sans tabou, elle transgressa tous les interdits de son époque. Cette lutte incessante contre toute discrimination, de nature ou de genre, fait d’elle une héroïne indémodable.
Et son secret est sans doute là, dans cette splendide et tragique résilience : une petite fille passant radicalement du statut de sous-citoyenne méprisée à celui de star internationale adulée, une émigrée affamée qui devra tout consommer – hommes, honneurs, richesse – sans jamais pouvoir se rassasier.
Il est temps de mieux connaître Joséphine derrière « la Baker ».
Olivier LEBLEU

Devenir Joséphine ou plutôt l’être déjà...

   Je devais avoir 22 ou 23 ans quand je l’ai rencontrée. En lisant une première biographie de cette artiste métissée. Moi, la jeune comédienne, métissée issue d'une mère sarthoise et d'un père centrafricain, en manque de représentation de ma particularité ethnique, que ce soit dans les rôles que je rêvais de jouer et ou dans lesquels on m'imaginait (ô combien j'ai rêvé d'interpréter Ophélie dans « Hamlet » plutôt que l'éternelle soubrette chez Molière !).
   Je me rêvais en héroïne tragique et ne trouvais pas de modèles qui auraient vaincu tous les préjugés. Et j'ai rencontré Joséphine Baker et sa destinée, ou plutôt son incroyable résilience. J'ai dévoré tout ce que j'ai pu trouver sur cette incroyable destinée. Non pas seulement parce qu'elle avait été extrêmement pauvre et très peu éduquée à l'école, mais parce qu'elle avait survécu à la violence des hommes et des femmes à travers les brimades, le racisme, le mépris des classes, aussi à cause de ce métissage, et ce dès sa plus tendre enfance... Et pourtant, elle frappait le sol de ses pas, et rythmait sa vie, comme souvent on le fait pour la célébrer là-bas, en Afrique...
   Et elle ne s’excusait pas d’être. Et elle souriait beaucoup, de façade parfois, mais toujours. Elle est devenue ma grande sœur, mon héroïne, mon modèle dans la quête de l’artiste que je voulais être. Ce n’est pas une femme parfaite, mais un être plein de contradictions et d’imperfections. Elle est donc juste humaine et incroyablement inspirante. En plus de faire découvrir au public cette "Tumpie" intime, j'espère aussi la présenter à ma manière, bien loin des clichés de sa ceinture de bananes… Ou de sa tribu arc-en-ciel… Juste une femme d'une force et d’une liberté insoupçonnées.
Ivola POUNEMBETTI

La Kanopé II
Cie de théâtre - Pôle de formation théâtrale - Spectacles, expositions - Lieu de résidences artistiques

La compagnie La Kanopé II présente ses propres spectacles, principalement des créations. Le Théâtre La Kanopé II est une petite salle accueillant aussi plusieurs ateliers pour enfants, jeunes, ados, adultes et une master-class ainsi que des spectacles extérieurs et quelquefois des expositions d'artistes plasticiens.
Depuis 2009, la direction artistique est assurée par Ivola Pounembetti.